« Kick ton stop ! »

Sébastien Rousseau

Il y a déjà des lunes que j’ai commencé la pratique de la course cycliste.

Chaque année, comme athlète, on cherche à rouler un peu plus vite… un peu plus longtemps.  Chaque année on fait de notre mieux, pour s’entraîner très fort.

Tous les moyens sont bons!

Cette année, j’ai même installé mon seul téléviseur dans le garage, téléviseur qui est relié à un modeste système de cinéma maison. Ma voiture a évidemment perdu sa confortable niche!

C’est étrange, quand on fait visiter la maison, je l’admets, mais il faut ce qu’il faut pour garder la forme!  Avec une pareille installation, je n’ai pas eu le choix, l’hiver dernier, j’ai du me livrer à des séances d’intervalles sans précédents!

Depuis mes débuts en cyclisme, tous mes entraîneurs n’ont cessé de louanger les vertus de l’entraînement par intervalles; les interminables 2 minutes/2 minutes, que dire des sublimes 30 secondes/30 secondes ou, encore, des touchants 15 secondes/15 secondes!

Évidemment, c’est souffrant, mais pour tout cycliste de compétition, c’est un passage obligé.  Toutes ces heures à transformer un vélo en épave rouillée, sans avoir parcouru le moindre kilomètre: il faut vraiment aimé ça pédaler dans son garage sans avancer d’un centimètre!

Ce qui est encore plus étrange, c’est que pendant tout l’hiver, comme cycliste, on se sera imposé des « stop and go » à l’entraînement et qu’à la première occasion, une fois dehors, le commun des cyclistes traversera le premier stop, qu’il ne jugera pas trop dangereux, sans y même y ralentir ou prendre de pause!

Je ne sais pas si c’est un besoin refoulé de reprendre les kilomètres perdus, mais pourquoi ne pas plutôt saisir ces occasions pour multiplier les accélérations, et se servir de ces arrêts dans un but constructif? Imaginez, ce serait comme transformer l’instant désagréable, ce moment où l’on doit sortir de la ville, en moment privilégié de faire de subites accélérations…

S’il faut trouver un nom à ce type d’entraînement, appelons le « kick ton stop! »  Pas mal, non?  « « Coach », j’ai fait 30 minutes de « kick ton stop » : je suis brûlé, mais ça été payant! »  Il est évident que vous saurez tirer profit des ces accélérations répétés, voir même de ces pauses aux feux de circulation.

Tout ce que ça vous coûtera,  à essayer, c’est d’user un peu plus vite vos freins, vu votre gain prodigieux en vitesse… et vous aurez, qui sait, à endurer les sourires des automobilistes déstabilisés par votre conduite exemplaire!

One Response

  1. Léo dit :

    Plusieurs cyclistes croient au vertus de la vitesse en continu. Ils appellent ça « garder le momentum ». Mais d’un point de vue efficacité, ce n’est pas idéal. L’humain est une machine à réagir, à s’élancer durant de courtes périodes. Respecter les arrêts, c’est reproduire le comportement normal du corps humain: prendre une pause, pour mieux repartir. Profitez de cette pause pour prendre un peu d’eau (au lieu de vous contorsionner sur le vélo à essayer de tenir la bouteille d’une main, la tête de travers…) Moi, chaque fois que je fais mes arrêts, j’observe les automobilistes. Le regard droit dans les yeux en dit parfois long… Oui, ça marche! Les automobilistes sont déstabilisés, mais aussi plus respectueux. Le respect mutuel permet une meilleure harmonisation des comportements, et on se donne des chances d’être mieux perçus à l’avenir (et qui sait, ça peut redonner le goût aux gens de reprendre le guidon!)

    Chaque fois que vous passerez sur un feu rouge ou sur un arrêt sans vous arrêter, imaginez-vous au volant de votre auto et qu’un cycliste vous fait cette farce devant vous… Pensez à la réaction que vous auriez: pas si sûr que vous vous diriez systématiquement « c’est normal, il doit garder le momentum »… La main est plus vite que la pensée… le doigt central serait probablement déjà en l’air, et l’autre main serait en train d’appuyer sur le centre du volent.

    Je « kick mon stop » !

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