Raid du Fjord 2020

4 pouces, c’est trop petit…!

29/02/2020

Crédit photos: Le Quotidien 

La saison de vélo est de retour! Pour ceux qui auraient manqué cette annonce, vous ne verrez pas les maillots PremierTech que sur l’asphalte cette saison. Évidemment, les courses sur route demeurent le point central de notre formation. Toutefois, l’équipe sera maintenant aussi présente sur l’ensemble des surfaces où une bicyclette peut s’aventurer : sable, boue, gravel, neige et tout ce qui se trouve entre tous ça. Appelons ça le volet alternatif, qui viendra ajouter à la visibilité de nos commanditaires dans une nouvelle variété d’épreuves.

J’ai eu la chance, ce week-end, de baptiser ce nouveau volet en participant au Raid du Fjord. Le Raid, c’est une course de fat bike de 35 km sur les glaces du Fjord près de La Baie.  La course se déroule en format enduro; plusieurs sections chronométrées comptant pour un temps total. Pour les « roadies » comme moi, c’est un peu l’équivalent d’une course par étape, mais en une seule sortie! Il me manquait toutefois un petit quelque chose : mon Norco Tactic a bien des qualités, mais il ne peut accepter des pneus de 4’’. J’ai donc emprunté un Ithaqua (le vélo sur neige de Norco), pris ma voiture à 5h00 AM un samedi et foncé vers l’aventure!

Les premiers 10 km se déroulaient en single-track et n’étaient pas chronométrés. Partant en hauteur, le peloton se suivait à la file indienne pour rejoindre les glaces du Fjord. Les conditions étaient comme de la crème molle et près du quart de la distance fut couverte à pied, faute de traction. Mais bon, c’est sans stress qu’on pouvait regarder le paysage. Les portions comptant au classement se trouvaient devant nous.

Je me suis présenté sur la première ligne de départ avec toute la confiance d’un gars qui s’entraîne sur le rouleau presque tous les jours depuis quelques mois déjà. J’avais toutefois sous-estimé un aspect très important : mon (in)expérience sur gros pneus. D’abord, par mon positionnement. Je m’étais mis à l’arrière du groupe, me disant que je pourrais sans doute remonter par l’extérieur. Ça marche dans un critérium, ça doit marcher aussi sur la neige? Non, ça ne marche pas sur la neige. Les bords du sentier étaient en poudreuse et le sentier lui-même, tout aussi instable. En fait, après 50m, l’ensemble du peloton a dû se mettre à courir, car l’endroit où nous devions passer était impraticable. Après 200m, je me retrouvais déjà avec plus d’une minute sur les meneurs. J’ai donc dû pédaler furieusement pour dépasser un à un les participants devant moi dès que ma traction me le permettait. Après deux glissades et 20 minutes d’effort, j’ai finalement rattrapé les 4 coureurs de tête. Avec la ligne d’arrivée en vue, un concurrent devant moi a perdu le contrôle me forçant à l’arrêt. J’ai par la suite, moi aussi, plongé dans le banc de neige (par 2 fois). Au moins, il y a ça de positif : c’est beaucoup plus confortable que l’asphalte (je parle d’expérience). J’ai fini par traverser la ligne enneigé et essoufflé. Un seul problème : personne n’était là pour prendre nos temps en note! C’est donc en consensus de groupe que la position et les écarts de chacun furent décidé. C’était de toute évidence loin des courses auxquelles j’étais habitué!

Après quelques kilomètres et une petite pause de groupe pour se ravitailler, on reprenait la ligne de départ pour le deuxième et ultime segment chronométré. J’avais pris le temps de discuter avec un participant qui m’a suggéré de diminuer ma pression d’air pour augmenter mon adhérence. Je m’étais aussi positionné dans les premiers, déterminé à combler mon retard. Ces efforts n’auront pas donné de résultats, car 1km plus loin mon pneu avant était complètement à plat. J’ai donc dû courir en poussant ma machine pour revenir sur mes pas pour ensuite emprunter une pompe et régler le problème. J’étais maintenant 10 minutes derrière le peloton et encore plus loin du podium. Sur une course sur route, ça aurait fait longtemps que j’aurais abandonné. Mais le Raid, c’est d’abord une aventure, pas une course. C’est donc en solo que je suis reparti pour finir le trajet. J’ai ainsi pu respirer l’air frais, absorber le soleil et profiter des paysages. Je crois que ce fut mon moment préféré de la journée, seul sur l’immensité des glaces. Ça m’a rappelé un des plus grands bonheurs en vélo : la liberté. Pour ce qui est du résultat, je ne les connais pas, mais j’ai fini bien loin de la première place. Mais honnêtement, ce n’est pas d’une grande importance

comment résumer tout ça? Une aventure sur 2 pneus dodus. Pédaler sur la neige. Quelques chutes, du soleil, un flat, de beaux paysages, mais surtout du gros fun. J’ai déjà hâte de me « réaventurer » hors-route cet été!

Par Simon Hamel

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